TDAH et sommeil : comprendre les besoins différents de ton partenaire

Temps de lecture : 9 minutes | Publié le 2 avril 2025

Ton partenaire dort plus que toi et se réveille plus fatigué ? Bienvenue dans l’univers complexe du TDAH sommeil, une réalité que vivent des milliers de couples.

C’est le matin, j’ai dormi 3h (nuit agitée des enfants) j’ai déjà préparé le petit-déjeuner, lancé une machine, vidé le lave-vaisselle, je suis dans le feu de l’action même si je me sens fatiguée. Lui, il se réveille après une nuit complète (oui! il n’entend pas les enfants la nuit), pourtant, il sort de la chambre avec cette tête de « tête dans le pâté » et il m’annonce qu’il est épuisé.

Et le scénario se répète presque chaque jour. Le week end, après le déjeuner, il file faire une sieste de deux ou trois heures. Quand il revient, il est encore vaseux, comme s’il avait besoin d’un autre café pour exister. Pendant ce temps, moi j’ai géré la sieste des enfants, l’agitation pendant la sieste, le réveil et mes propres obligations, sans avoir le luxe de vraiment me reposer.

Je me sentais jalouse, frustrée, et parfois même en colère de voir que son besoin de dormir passait avant s’occuper des enfants, les tâches de la maison ou nos moments à deux.

Puis j’ai commencé à creuser. Et là, j’ai découvert que le sommeil chez les personnes avec un TDAH n’avait rien de « classique ».

Mes observations sur TDAH et sommeil au quotidien

Avant de lire quoi que ce soit sur TDAH et troubles du sommeil, j’avais déjà remarqué que son sommeil ne ressemblait pas au mien :

• Il s’écroule vite, épuisé ou pas
• Quand il s’endort, son sommeil est agité, plein de micro-réveils
• Son sommeil est profond, il n’entend pas les enfants (comme beaucoup d’hommes, TDAH ou pas!)
• Le matin, il se lève comme si la nuit n’avait servi à rien : lourdeur, brouillard mental, mauvaise humeur
• Dans la journée, il a des coups de fatigue incontrôlables et tombe dans des siestes qui peuvent être interminables

De mon côté, je fonctionne à l’inverse : je peux mettre 30 min à m’endormir et mon sommeil est moins profond, et même si je ne dors pas assez, je peux me pousser à rester debout. Du coup, voir son rythme m’a longtemps paru incompréhensible.

Ce que révèlent les études sur TDAH et sommeil

En me renseignant sur les troubles du sommeil TDAH, j’ai découvert que la recherche scientifique explique parfaitement ce que je vivais.

Les découvertes françaises sur TDAH et sommeil

Le Dr Konofal, dans ses recherches menées en France, a constaté que les enfants souffrant du TDAH ont pratiquement toujours des troubles du sommeil associés. Selon ses travaux :

• Les troubles du sommeil et/ou de l’attention sont liés au déficit du même système : le système dopaminergique
• Le sommeil est souvent fragmenté, même si le sujet ne s’en rend pas toujours compte
• On constate la présence de cycles plus courts lors d’une polysomnographie (enregistrement d’une nuit de sommeil)

Études internationales sur sommeil TDAH adulte

Une méta-analyse de 2022 publiée dans Sleep Medicine Reviews, portant sur 41 études cliniques, confirme que les individus avec TDAH présentent un risque multiplié par 3 de développer une insomnie chronique, indépendamment de leur âge, sexe ou comorbidités.

L’association française ASPEDAH précise qu’environ 80% des personnes souffrant de TDAH ont un problème de sommeil :

• Insomnie
• Retard de phase du sommeil
• Somnolence la journée
• Impatiences des membres inférieurs
• Syndrome d’apnées du sommeil

Le lien neurologique entre TDAH et sommeil

En me renseignant sur TDAH et fatigue, j’ai découvert plusieurs mécanismes qui expliquent cette relation complexe :

Beaucoup de personnes TDAH souffrent d’un décalage du rythme circadien

Leur horloge interne n’est pas calée comme la nôtre. Ils ont du mal à s’endormir tôt et du mal à se réveiller le matin.

Le sommeil TDAH est souvent moins réparateur

Même après 7 ou 8 heures, ils ne ressentent pas la récupération attendue car l’architecture du sommeil est touchée.

Le cerveau TDAH reste hyperactif la nuit

Pensées qui tournent, hyperactivité mentale retardent l’endormissement et perturbent la qualité du sommeil TDAH.

Le réveil est une bataille

Au lieu d’un réveil progressif et naturel, c’est souvent une bataille contre la lourdeur et la somnolence.

Tout ça m’a aidée à voir qu’il n’était pas simplement « paresseux » ou « profiteur ». Son corps fonctionne différemment.

L’impact des troubles du sommeil TDAH sur notre vie de couple

Ce décalage lié aux troubles du sommeil TDAH a des répercussions importantes sur notre quotidien :

• Rythmes complémentaires mais décalés : il gère mieux les matins, je gère mieux les soirs. Nos rythmes se complètent mais parfois on rate des moments ensemble
• Irritabilité accrue : quand il manque de sommeil réparateur TDAH, il est plus irritable, plus sensible aux conflits
• Charge déséquilibrée : je me retrouvais souvent à assumer seule les matinées, pendant qu’il dormait
• Moments ratés : combien de fois je me suis occupée seule des enfants parce qu’il n’avait pas l’énergie de se lever ?

Tout ça m’a demandé beaucoup de patience, de disputes (inutiles)… et de travail sur moi pour ne pas le voir comme un manque d’amour ou de considération.

Situations concrètes vécues avec TDAH et sommeil

Voici comment les troubles sommeil TDAH se sont manifestés dans notre quotidien :

Le samedi gâché

On avait prévu une sortie en famille un samedi après midi. Réveil prévu à 16h. À 17h30, il dormait encore profondément. À 18h, il a émergé, grognon, incapable de se rappeler le programme. Résultat : sortie annulée, enfants déçus, moi furieuse.

La sieste qui m’a mise hors de moi

Un dimanche, après un petit déjeuner en famille, je comptais sur lui pour m’aider à ranger. Mais à peine le repas terminé, il est allé s’allonger « juste 20 minutes ». Il s’est réveillé trois heures plus tard. J’avais tout rangé seule et mis les enfants à la sieste.

Le décalage du soir

Alors que je m’écroulais à 23h, lui commençait à être en pleine forme. Il lançait une série, un jeu ou un projet perso. Résultat : au lieu de se retrouver ensemble, chacun vivait dans son fuseau horaire.

La récupération qui n’en est pas une

Un week-end, après une semaine chargée, il avait dormi 8h (plus que moi qui n’en avais eu que 6). Pourtant, au réveil, c’est moi qui étais en forme et prête à attaquer la journée, tandis qu’il émergeait avec cette lourdeur caractéristique. J’avais du mal à comprendre comment, avec plus de sommeil, il pouvait être plus fatigué que moi.

Ce que j’ai compris du sommeil non-réparateur TDAH

En lisant des témoignages et des études sur TDAH et hypersomnie, j’ai compris que pour beaucoup de personnes avec un TDAH :

• 8 heures de sommeil ne suffisent pas toujours, car la qualité du sommeil est fragmentée
• Les siestes sont parfois indispensables pour « rattraper » ce manque de sommeil profond
• Le cerveau met plus de temps à « atterrir » après une journée stimulante, ce qui décale le cycle
• Les troubles associés (anxiété, hyperactivité, impulsivité) jouent aussi un rôle énorme dans la fatigue chronique

Bref, ce que je prenais pour de la fainéantise était en réalité une réalité physiologique différente.

Stratégies testées pour gérer TDAH et sommeil en couple

Voici les solutions sommeil TDAH que nous avons expérimentées :

1. Accepter un rythme différent

Arrêter de vouloir qu’il se cale sur mes horaires et chercher plutôt des moments communs en fin de journée.

2. Limiter les écrans le soir

On a remarqué que les soirées devant la console ou le téléphone repoussaient encore plus son endormissement TDAH, ça ne marche pas toujours.

3. Instaurer une routine d’endormissement

Lumière tamisée, pas de discussions lourdes tard le soir, parfois une bonne partie de rigolade pour nous aider à couper le mental.

4. Redéfinir les tâches selon les rythmes

Il a accepté de gérer plus le matin, les enfants ne nous laissant pas le choix, il est obligé de se réveiller, et moi je prend en charge davantage le soir et les réveils nocturnes.

5. Fixer des siestes « cadrées »

Plutôt 30 à 45 minutes, avec un réveil, pour éviter les siestes de 3h qui cassent toute la journée. (Même si parfois, ça dérape quand même…) et quand ça déborde j’essaie gentiment de le réveiller, et si cela ne marche pas, j’envoie les enfants!

6. Écouter son corps TDAH

J’ai appris à respecter le fait qu’il ne pouvait pas « forcer » son corps à fonctionner comme le mien.

Ressources scientifiques sur TDAH et troubles du sommeil

Pour approfondir ta compréhension des troubles du sommeil TDAH :

• TDAH France – Section dédiée aux troubles du sommeil
• Guide complet vie de couple TDAH – Notre article de référence
• TDAH et écrans – Impact sur le sommeil
• ASPEDAH – Association française spécialisée TDAH adulte

TDAH et sommeil : trouver l’équilibre en couple

Petit à petit, j’ai compris que son besoin de sommeil n’était pas un caprice ni une fuite. C’était lié à son fonctionnement TDAH, à un sommeil qui n’apporte pas la même récupération que chez moi.

Aujourd’hui, on a trouvé un équilibre dans notre gestion TDAH et sommeil :

• Il gère davantage le matin, je gère davantage le soir
• On a des moments dans la semaine où on se retrouve, peu importe l’heure
• J’ai cessé de nous comparer ou de croire qu’il « profite » de moi en dormant plus

Alors si toi aussi tu vis avec un partenaire TDAH qui semble dormir sans fin, sache que tu n’es pas seule. Tu as le droit d’être frustrée, fatiguée, jalouse. Mais tu peux aussi trouver des solutions pour adapter vos rythmes et préserver ton énergie.

Parce que dans un couple TDAH, comprendre le sommeil, c’est déjà faire un grand pas vers la paix du quotidien.

Et toi, comment gères-tu les besoins de sommeil de ton conjoint ?

👉 Vis-tu aussi ce décalage de rythmes de sommeil avec ton partenaire TDAH ?

👉 As-tu trouvé des stratégies qui fonctionnent pour équilibrer vos besoins différents ?

💌 Partage ton expérience dans les commentaires ou écris-moi via la page contact.

Ensemble, on peut mieux comprendre ces défis du TDAH et du sommeil et trouver des solutions adaptées à chaque couple.

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À bientôt pour de nouveaux témoignages,
Adeline ❤️